C’est une prothésiste palestinienne qui parle. Elle s’appelle Heba Bashir et elle travaille pour l’ONG Handicap International dans le centre de la bande de Gaza, à proximité de Deir el-Balah. Tous les jours, dit-elle, elle se réveille avec une obsession : «Trouver à manger et à boire» pour ses deux filles, âgées de deux et sept ans. Mais dans l’enfer de l’enclave palestinienne, ravagée par les bombes israéliennes et la crise humanitaire, la mission relève presque de l’impossible. «Je souffre de voir mes filles pleurer de faim chaque matin et chaque soir lorsqu’elles s’endorment, soupire Heba Bashir. C’est la réalité de chaque famille ici.»
Selon les données publiées par les Nations unies, l’ensemble de la population gazaouie est confronté à une situation d’insécurité alimentaire aiguë. A l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de l’enclave, 21 enfants sont morts de malnutrition en trois jours, selon le directeur de l’établissement. Face à l’ampleur du désastre, provoqué par les restrictions sévères imposées par Israël en matière d’entrée de l’aide humanitaire, 109 ONG ont alerté dans