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Libération
Appel à l'aide

A Gaza, les humanitaires à bout : «Ils sont épuisés, ils ne sont plus capables de continuer dans ces conditions»

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Alors que 109 ONG ont joint leurs voix ce mercredi 23 juillet pour dénoncer la «famine de masse» qui menace l’enclave palestinienne, des travailleurs humanitaires témoignent de leurs propres difficultés à se nourrir et de leur incapacité à mener à bien leur mission.
Un enfant palestinien attend de la nourriture à un point d'aide à Khan Younès, dans le sud de Gaza, le 22 juillet 2025. (AFP)
publié le 23 juillet 2025 à 20h35

C’est une prothésiste palestinienne qui parle. Elle s’appelle Heba Bashir et elle travaille pour l’ONG Handicap International dans le centre de la bande de Gaza, à proximité de Deir el-Balah. Tous les jours, dit-elle, elle se réveille avec une obsession : «Trouver à manger et à boire» pour ses deux filles, âgées de deux et sept ans. Mais dans l’enfer de l’enclave palestinienne, ravagée par les bombes israéliennes et la crise humanitaire, la mission relève presque de l’impossible. «Je souffre de voir mes filles pleurer de faim chaque matin et chaque soir lorsqu’elles s’endorment, soupire Heba Bashir. C’est la réalité de chaque famille ici.»

Selon les données publiées par les Nations unies, l’ensemble de la population gazaouie est confronté à une situation d’insécurité alimentaire aiguë. A l’hôpital Al-Shifa, le plus grand de l’enclave, 21 enfants sont morts de malnutrition en trois jours, selon le directeur de l’établissement. Face à l’ampleur du désastre, provoqué par les restrictions sévères imposées par Israël en matière d’entrée de l’aide humanitaire, 109 ONG ont alerté dans